mardi 3 janvier 2012

Thalatine et storytelling (suite)

Après le documentaire commandé, le "thriller". Comme il le reconnait lui-même, Laurent Mérer n'a pas participé à l'opération Thalatine : "l'originalité de cet ouvrage réside dans la mise en situation réelle des acteurs" dans un "véritable 'thriller' maritime".
Les reproches que l'on envoie aux journalistes qui effectuent le même travail, difficile à doser, peuvent être effectués sur celui-ci, qui abonde d'identités (et parfois, de cursus opérationnels ou de situations familiales), de modes opératoires, et mieux, des défauts de cuirasse de nos matériels. Bref, si le fan des romans de géostratégie sortira ravi par le storytelling, il n'est pas sûr que les porteurs des identités (1), les utilisateurs des modes opératoires, et mieux, les occupants des matériels en question aient forcément le même sentiment. En tout cas, maintenant, même les pirates (et leurs avocats) savent comment cela se passe.

(1) c'est d'autant plus étonnant que le propre de la communication opérationnelle est précisément, en matière de piraterie, comme de narco trafic ou côte d'Ivoire, de ne pas rentrer dans le détail des identités, des modes opératoires ou des lacunes capacitaires.