jeudi 12 janvier 2012

Témoigner

Un grand reporter est mort hier. Il rejoint une liste déjà trop longue : Jean-Lous Calderon, de la 5, tué en Roumanie, en 1989, Pierre Billaud, de RTL et Johanne Sutton, de RFI, tués par un tir des talibans, en Afghanistan, Patrick Bourrat de TF1, fauché par un Abrahams en Irak...
Gilles Jacquier avait déjà été blessé dans les territoires occupés. Comme Patrick, blessé en Afrique, comme Didier, blessé lui aussi en baladant son bloc-notes et ses questions. Tous ces journalistes n'étaient pas en pique-nique : ils faisaient un métier difficile qui fait d'eux des cibles évidentes.
J'ai lu hier, sur le net, des polémiques indignes, ignobles, parce qu'hier soir, les mass media ont rappelé, sur les télés, que ce métier tue. Certains internautes estiment qu'hier, la télé en a fait trop, et que "les journaleux" n'ent font pas autant quand un soldat meurt au combat.
Hier, les frères d'armes de Gilles Jacquier ont expliqué devant l'objectif l'engagement qu'il avait eu, l'homme qu'il était, pourquoi il était là-bas. On a rappelé qu'il avait deux jumelles, qu'il avait 43 ans, une épouse. Qu'il avait 20 ans de métier, qu'il était allé dans la plupart des coins pourris de cette planète, pour témoigner.
Posons-nous les vraies questions au lieu d'ouvrir de fausses polémiques sur les temps d'antenne. Pourquoi il n'est pas possible d'entendre les mêmes témoignages à la mémoire de nos soldats ? Parce que les médias n'en voudraient pas ? Ou plutôt parce qu'il n'est pas possible de recueillir de tels témoignages ? (1)

(1) à titre d'exemple, voila ce qu'on peut lire sur le site du mindef britannique, après la mort d'un militaire briannique.