lundi 8 février 2010

Much ado about Gates

Dans une conférence de presse sans surprise, à l'américaine, ce n'est pas tant ce qui a été dit -là aussi sans surprise- que ceux à qui cela été dit qui comptait, aujourd'hui, à l'hôtel de Brienne. Les médias arabes à Paris formaient un carré assez compact, dans le fond du grand hall, à la croisée des deux hauts-parleurs disposés pour entendre les réponses des deux ministres, français et américain, sur l'Iran et l'Afghanistan. La France va prendre la direction du conseil de sécurité de l'ONU, un poste stratégique alors que l'on annonce une nouvelle bordée de sanctions contre l'Iran, évoquées en début d'après-midi par Hervé Morin et Robert Gates.
La première des trois questions réservées aux journalistes français a été posée par France 2, sur l'Iran. Justement. Un Américain bien tranquille, qui faisait partie de la caravane de Robert Gates s'est étonné quant à lui que la France n'envoie pas plus de renforts en Afghanistan, en citant deux-trois chiffres. Il avait dû répéter dans l'avion.
Le Figaro a remis en anglais une couche sur l'Iran, avant que l'AFP n'évoque le dossier des BPC sur lesquels lorgne la Russie. Le tout, expédié en 25 minutes chrono.

Le + du Mamouth :
Si j'avais eu l'opportunité de poser une question à Robert Gates, j'en aurais posé comme d'habitude plusieurs, demandant par exemple combien de temps il faudrait pour se faire livrer des missiles Javelin en FMS (1) ; si à la place des MRAP qu'il propose aux pays de l'ISAF, il ne préférait pas nous donner des Reaper ; pourquoi il était aussi difficile de se procurer des postes Rover ; s'il comptait envoyer lui aussi envoyer des militaires défiler sur la place rouge. Et, pour finir, comment l'ancien de la CIA caractérisait les relations franco-américaines en matière de renseignement.

(1) foreign military sales, qui permettent à un pays ami des States de se faire livrer sur le stock de l'armée US, voire sur les lignes de production même de ses fournisseurs.